BUTINEUSES APATHIQUES

3/02/2008
Pour preuve, estime le chercheur, des champignons parasites de la famille des Nosema sont présents dans quantités d'essaims en cours d'effondrement où les butineuses, apathiques, ont été retrouvées infectées par une demi-douzaine de virus et de microbes.
La plupart du temps, ces champignons sont incorporés à des pesticides chimiques, pour combattre les criquets (Nosema locustae), certaines teignes (Nosema bombycis) ou la pyrale du maïs (Nosema pyrausta).
Mais ils voyagent aussi le long des voies ouvertes par les échanges marchands, à l'image de Nosema ceranae, un parasite porté par les abeilles d'Asie qui a contaminé ses congénères occidentales tuées en quelques jours.
C'est ce que vient de démontrer dans une étude conduite sur l'ADN de plusieurs abeilles l'équipe de recherche de Mariano Higes installée à Guadalajara, une province à l'est de Madrid réputée pour être le berceau de l'industrie du miel espagnol. "
Ce parasite est le plus dangereux de la famille, explique-t-il. Il peut résister aussi bien à la chaleur qu'au froid et infecte un essaim en deux mois. Nous pensons que 50 % de nos ruches sont contaminées. "
Or l'Espagne, qui

compte 2,3 millions de ruches, est le foyer du quart des abeilles domestiques de l'Union européenne.
L'effet de cascade ne s'arrête pas là : il jouerait également entre ces champignons parasites et les biopesticides produits par les plantes génétiquement modifiées, assure le professeur Joe Cummins.
Il vient ainsi de démontrer que des larves de pyrale infectées par Nosema pyrausta présentent une sensibilité quarante-cinq fois plus élevée à certaines toxines que les larves saines.
"Les autorités chargées de la réglementation ont traité le déclin des abeilles avec une approche étroite et bornée, en ignorant l'évidence selon laquelle les pesticides agissent en synergie avec d'autres éléments dévastateurs" accuse-t-il pour conclure. Il n'est pas seul à sonner le tocsin.

Sans interdiction massive des pesticides systémiques, la planète risque d'assister à un autre syndrome d'effondrement, craignent les scientifiques : celui de l'espèce humaine.
Il y a cinquante ans, Einstein avait déjà insisté sur la relation de dépendance qui lie les butineuses à l'homme :
" Si l'abeille disparaissait du globe, avait-il prédit, l'homme n'aurait plus que quatre années à vivre. "
PAUL MOLGA Pour en savoir plus: lesechos.fr/info 20/08/2007
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