L'expression lanceur d'alerte sert à désigner un simple citoyen, un professionnel ou un chercheur qui découvre des faits pouvant constituer un danger pour l'homme ou son environnement et qui décide de les porter à la connaissance d'instances officielles, d'associations ou des médias, parfois contre l'avis de sa hiérarchie. A la différence du délateur, le « lanceur d'alerte » est dépourvu de connotation négative. En langue française, la notion, récente, est inventée par Francis Chateauraynaud sociologue à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), et Didier Torny ; elle a notamment été popularisée par André Cicolella.
Au cours des vingt dernières années, en France, plusieurs personnes ayant lancé de telles alertes (excès de sel dans les aliments, Amiante, plomb, dioxine, nucléaire, OGM, ...), ont été menacées ou poursuivies par leur employeur, les lobbyes, ou d'autres acteurs, cela a |
amené des mouvements associatifs ou politiques à demander la mise en place d'une législation afin de protéger les lanceurs d'alerte, en s'inspirant du droit existant dans différents pays dont les États-Unis. Le Grenelle de l'environnement, en 2007, a proposé une protection juridique des lanceurs d'alerte.
En France, dans l’histoire récente, ils ont pour noms Henri Pézerat (amiante), André Cicolella (éthers de glycol toxiques des peintures, vernis, etc.), Annie Pfohl- Leszkowitcz (mycotoxines des aliments), Pierre Aubineau, Roger Santini ou les parents d’élèves de Saint-Cyr-l’École (pathologies des ondes de téléphonie mobile), Jean-François Viel (cancers de La Hague), Marc-Édouard Colin (pesticides et abeilles), les collectifs de riverains des incinérateurs d’ordures ménagères, la Criirad et l’épidémiologue bielorusse Youri Bandazhevsky (maladies post- Tchernobyl), les faucheurs volontaires et le biologiste hongrois Arpad Pusztaï (risques des OGM), Yves Cochet (climat) et bien d’autres encore. A suivre... Réagissez à cet article: forum! |